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Le Dr Abir Ayache trouvée inanimée dans son appartement parisien
Suicide, assassinat ou complot?
Le Dr Abir Ahmed Ayache ne s’attendait pas à retourner sans vie au pays natal, après avoir presque terminé ses études en médecine à Paris, au terme de onze ans passés dans la capitale française.
Le Dr Abir Ahmed Ayache.
La jeune femme a été trouvée inanimée dans son appartement et les circonstances de son décès n’ont pas encore été élucidées. Son frère, Nazih, indique dans une lettre adressée aux autorités, dont une copie a été communiquée à la presse, que le ministère des Affaires étrangères n’a informé la famille de Abir qu’une semaine après sa mort. De son côté, l’Ordre des médecins libanais indique qu’il poursuit ses investigations pour faire la lumière sur cette affaire, tout en rendant hommage aux efforts déployés par les autorités françaises, par le chef du gouvernement M. Rafic Hariri et l’ambassade du Liban à Paris, à l’effet de rapatrier la dépouille mortelle le plus rapidement possible. La mort de Abir Ayache est-elle une affaire criminelle, judiciaire, humaine ou nationale? La réponse à cette question n’est pas encore connue et elle reste mystérieuse.
Le père de la victime, Ahmed Ayache, rappelle les conditions du départ de sa fille à la capitale française pour y poursuivre ses études médicales qu’elle avait entamées à la Faculté de médecine de l’USJ. “En tant que soldat à la retraite, dit-il, je touche 300.000 livres par mois, montant qui me permet à peine de subvenir aux besoins de mes six enfants, Abir étant l’aînée. Elève surdouée, elle a obtenu une bourse universitaire de la Fondation Hariri qui lui a permis de commencer ses études à l’USJ. Sa famille fondait beaucoup d’espoir sur elle et cet espoir se dissipe tout à coup. Les habitants de Karm Asfour, son village natal du Akkar, attendaient avec impatience son retour, car elle leur avait promis de revenir au cours de sa dernière visite l’an passé.”
“Non, ajoute son père, Abir ne peut pas s’être suicidée. Ils ont placé près de son lit, un flacon de barbiturique vide. Mais elle n’a laissé aucune lettre portant sa signature. Ma fille a été victime d’un complot. J’ai des doutes sur ce point et j’attends les conclusions de l’enquête judiciaire en cours”.
“Ma fille a pu être victime d’un complot”, pense son père, Ahmed Ayache.
A la question: “Pourquoi ne partez-vous pas ou l’un des membres de votre famille en France pour vous renseigner sur place?”, il répond: “Je ne peux même pas me rendre jusqu’à la place du Tell à Tripoli, car je ne dispose pas de l’argent qui me permettra d’entreprendre ce long voyage. Tout en poursuivant ses études, Abir assurait ses frais de séjour et avait loué une chambre dans l’appartement d’un couple français avancé en âge. Fait étrange: le couple n’a pas pris la peine de nous informer de son décès après avoir découvert son corps.
Pourtant, sa mort remonte au 7 mai et nous n’avons appris la triste nouvelle que sept jours plus tard. Abir m’avait parlé au téléphone pour la dernière fois le 2 mai et m’a promis de revenir au pays natal dans deux mois. J’amènerai avec moi, a-t-elle ajouté, mes diplômes et mes rapports consignant les résultats de mes recherches. J’apporterai aussi une surprise agréable pour la médecine et l’humanité souffrante. Vous serez fiers de moi”. Puis, il énumère quatre hypothèses qui, à son avis, pourraient élucider les circonstances de son décès: “Elle se serait exposée à un complot de la part de l’équipe dont elle faisait partie à l’hôpital parisien, équipe qui comprend des médecins algériens, marocains et européens, ses collègues ayant pu envier Abir qui était brillante. Le complot pourrait avoir été fomenté par une mafia médicale juive qui a intérêt à éliminer tout ressortissant arabe surdoué. Il n’est pas impossible que le couple français où elle résidait ait trempé dans le complot pour divers motifs. Enfin, elle aurait été assassinée à cause de son honnêteté, pour avoir refusé d’entretenir des relations sentimentales avec quelque prétendant éconduit”.
Le décès du jeune médecin
libanais non encore élucidé.
Ahmed Ayache n’écarte pas la possibilité que la compagnie auprès de laquelle Abir s’était assurée contre les accidents et la maladie, ait fait accréditer la thèse du suicide pour décliner toute responsabilité civile.
Enfin, il affirme que sa fille ne souffrait d’aucune maladie, ainsi que le prouve son carnet médical établi en son nom depuis sa naissance, il y a vingt-neuf ans.
Quant à Mohamed Chamsine, son cousin maternel, pharmacien de profession, il confie: “J’attends le rapatriement du corps de Abir, grâce à la coopération du président Hariri et du Dr Mahmoud Choucair, président de l’Ordre des médecins de Beyrouth. J’ai pris contact avec Renée Charbel, consul du Liban à Paris qui m’a informé que le Parquet de la Cour criminelle n’avait pas encore déterminé les circonstances du décès, tout en démentant une information parue dans un journal français accréditant la thèse du suicide. Il faudra procéder à une autopsie pour être fixé sur les circonstances de la mort de Abir”, conclut-il.
Née à Karm Asfour (caza de Akkar) le 25/10/1973, Abir Ahmed Ayache a terminé ses études secondaires à l’école nationale grecque-orthodoxe de jeunes filles à Tripoli en 1991. Elle a obtenu les baccalauréats libanais et français avec mention et était chaque année exemptée du droit d’inscription et des scolarités, ayant figuré en tête de liste parmi les élèves surdoués. Elle a été admise à la Faculté de médecine de l’USJ, où elle était appréciée du corps professoral. Sa thèse de doctorat avait pour titre: “Les symptômes de l’infarctus”, sujet rare dans une telle spécialisation. Elle fut l’une des diplômées des pays du Proche et du Moyen-Orient à être admise à poursuivre ses études médicales supérieures en France, à l’université René Descartes en 1988, se spécialisant dans les maladies de la poitrine (cancer du poumon). Ayant parachevé sa spécialisation, dans les meilleurs établissements hospitaliers, notamment à l’Hôtel-Dieu de Paris et à l’hôpital Pompidou, elle s’est consacrée à la découverte d’un traitement des tumeurs cancéreuses, effectuant des études dans les différentes branches de cette maladie. Aux dernières nouvelles et peu de temps avant son décès, elle se proposait de poursuivre ses recherches aux Etats-Unis.
Rapatriement de la dépouille
Ce n’est que mercredi passé à midi trente, que la dépouille mortelle du Dr Abir Ayache est arrivée à l’AIB sur les ailes de la MEA, en provenance de Paris, où la jeune femme avait été assassinée deux semaines auparavant. Cependant, le rapport de l’enquête toujours en cours, menée par la police criminelle française, n’a pas été acheminé avec le corps, en attendant la fin des investigations. On apprend, de source judiciaire sûre qui suit de près l’affaire du meurtre du Dr Ayache, que les recherches et l’enquête ont été abordées “par la grande porte et permettraient de mettre la main sur un groupe organisé qui aurait planifié le meurtre du Dr Ayache, tout comme celui de nombreux autre médecins de diverses nationalités”.
Enquête de GHADA EID
Article paru dans "La Revue du Liban" N° 3898 - Du 24 Au 31 Mai 2003
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