أديب وقاص ومترجم أدبي ويعمل في هيئة التدريس -عضو الهيئة الإدارية / مشرف عام على المنتديات والأقسام / نائب رئيس رابطة نور الأدب
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رد: Oasis de prose
L'attente - 2</B>
Le crépuscule s’étend à l’horizon , et le sentier sinueux se vide peu à peu , tandis que le petit édifice reprend son calme et sa sérénité . Un étrange climat règne dans cette nuit alourdie par tant de souffrance ,de négligence et de solitude..« Que d’âmes malheureuses se rendent sans la moindre préoc-
cupation ! – murmure-t-elle en mordant ses lèvres au points de les faire saigner -J’ai l’impression que rien n’est banal que cette âme qui , déçue dans ce monde, se voit impatiente de le quitter sans aucun re gret , cherchant refuge ailleurs. »
Elle demeure assise ,contemplant le vide qui s’étale devant ses yeux . Elle perçoit de temps en temps quelque gémissement qui vient déchirer le voile du silence puis, instinctivement ,elle va cares - ser cette figure enfantine tant aimée , quoiqu’elle lui rappelle le moment le plus dur , le masque le plus atroce jamais vu de sa vie .
Ouyoune va céder au sommeil lorsqu’elle entend des pas s’approcher . Son cœur se crispe d’an- goisse car elle sait très bien que nul ne peut venir en ce moment tardif troubler ce calme « si ce n’est ...
Cette maudite de ma bru . »
Elle est sur le point de se lever pour la chasser « comme une sale chienne qu’elle est »,lorsque la silhouette de l’homme à la gandoura blanche l’arrête d’un signe de son doigt en souriant .Cela la rassu re tellement qu’elle consent à quitter la chambre sans hésiter .
Dans cette nuit douce d’automne , tout va se décider… « Pour moi ,c’est une nuit de triomphe . J’ai assez souffert et vécu toutes sortes d’humiliation et de déception ; et maintenant , vient le moment où j’ai enfin le droit de vivre tranquille.. » Elle entrouvre la petite fenêtre donnant sur la vallée éten - due à l’infini.. « Ce sont les cloches de ma revanche qui sonnent , du moins dans mon cœur.. dans mon corps.. dans mon âme… Les autres doivent avaler cette amertume dont je n’oublierai jamais le goût . »
Elle recule quelques pas en brandissant son poing , lorsque l’ombre de l’homme à la gandoura se dresse devant elle, pareil à un sapin . Ses lèvres fines continuent de dessiner le sourire..mais un sourire différent du premier , plein de tendresse et de compassion . Cependant ,ce qui la terrifie en ce moment ce sont ses yeux ..Deux trous noirs, d’où elle ne distingue rien .Elle frémit , mais sourit à son tour…un geste de remerciement .. rien de plus . Et pourtant , cela a un effet de magie sur l’homme qui tressaillit sans qu’elle s’en aperçoive et s’approche davantage au point de la faire sentir son souffle brûlant cou- vrir son visage . Il tend vers elle son long bras et la remet sur des jambes fléchies , puis la traîne vers la porte , laissant le passage libre à une autre silhouette qui file comme une flèche à l’intérieur .
Ouyoune se voit conduite entre les arbustes à travers le sentier sinueux jusqu’à une petite pente offrant une vue panoramique qui lui aurait énormément plu en d’autres circonstances ..
- Sidi.. où allons-nous comme ça.. je veux dire.. mon fils.. il a peut être besoin de moi..
- Ne crains rien.. elle aussi fera de son mieux pour que rien ne lui nécessite..
- Mais…
- Laissons les se rassasier l’un de l’autre.. du moins pour la dernière fois comme tu le souhaites.. hein ?
Tu ne veux pas que le seigneur guérisse ton cher fils ?
- Si.. mais.. je..ne sais quoi dire..
- Ne dis rien -ajoute-t-il avec une voix pareille à un sifflement de boa-à moins.. que.. tu n’aies pas con- fiance en cet humble serviteur.. n’est-ce pas cela.. ma chère… fille ?
Aussitôt ,il l’entoure de son bras osseux . Elle tente de s’en débarrasser timidement de crainte de le fâcher , mais l’autre bras l’immobilise et lui fait perdre son équilibre .. Elle sent le fardeau du corps long et osseux l’écraser et les petits cailloux du sentier lui trouer la peau..
- Non ..Sidi..non..- dit-elle essoufflée en s’agitant- ce n’est pas convenable en présence du seigneur…
- Au contraire.. puisque le seigneur , lui-même le bénit .
Sans savoir comment elle a eu tant de force physique , elle se voit debout , mal coiffée ,tandis que
l’autre dégringole une petite pente . Alors une fureur enragée la saisit , et se met à courir vers l’édifice.
Elle s’arrête au seuil n’osant pas entrer . Des murmures lui parviennent de l’intérieur . Elle se mord les lèvres et regarde derrière elle. L’autre ne tarde pas à la rejoindre . Il passe devant elle sans même regar der de son côté . Cela la réconforte .
Le temps s’écoule et lui paraît une éternité . Elle s’étend , épuisée sur un tapis moisi et part dans un sommeil profond mais troublé ...Elle se voit dans les bras de sa sœur qui mène une vie prospère et de ses proches qui tentent l’impossible pour faire durer cette prospérité . C’est , pour elle un moment de soulagement .. Elle se plaint , sanglote ,soupire , éclate de rire…Et dans son sommeil , le sourire lui
revient enfin et il paraît que quelques instants de détente lui ont rendu son charme auquel , jadis , on faisait éloge et qui ne lui causèrent , hélas , que des ennuis .
Le crépuscule s’étend à l’horizon , et le sentier sinueux se vide peu à peu , tandis que le petit édifice reprend son calme et sa sérénité . Un étrange climat règne dans cette nuit alourdie par tant de souffrance ,de négligence et de solitude..« Que d’âmes malheureuses se rendent sans la moindre préoc-
cupation ! – murmure-t-elle en mordant ses lèvres au points de les faire saigner -J’ai l’impression que rien n’est banal que cette âme qui , déçue dans ce monde, se voit impatiente de le quitter sans aucun re gret , cherchant refuge ailleurs. »
Elle demeure assise ,contemplant le vide qui s’étale devant ses yeux . Elle perçoit de temps en temps quelque gémissement qui vient déchirer le voile du silence puis, instinctivement ,elle va cares - ser cette figure enfantine tant aimée , quoiqu’elle lui rappelle le moment le plus dur , le masque le plus atroce jamais vu de sa vie .
Ouyoune va céder au sommeil lorsqu’elle entend des pas s’approcher . Son cœur se crispe d’an- goisse car elle sait très bien que nul ne peut venir en ce moment tardif troubler ce calme « si ce n’est ...
Cette maudite de ma bru . »
Elle est sur le point de se lever pour la chasser « comme une sale chienne qu’elle est »,lorsque la silhouette de l’homme à la gandoura blanche l’arrête d’un signe de son doigt en souriant .Cela la rassu re tellement qu’elle consent à quitter la chambre sans hésiter .
Dans cette nuit douce d’automne , tout va se décider… « Pour moi ,c’est une nuit de triomphe . J’ai assez souffert et vécu toutes sortes d’humiliation et de déception ; et maintenant , vient le moment où j’ai enfin le droit de vivre tranquille.. » Elle entrouvre la petite fenêtre donnant sur la vallée éten - due à l’infini.. « Ce sont les cloches de ma revanche qui sonnent , du moins dans mon cœur.. dans mon corps.. dans mon âme… Les autres doivent avaler cette amertume dont je n’oublierai jamais le goût . »
Elle recule quelques pas en brandissant son poing , lorsque l’ombre de l’homme à la gandoura se dresse devant elle, pareil à un sapin . Ses lèvres fines continuent de dessiner le sourire..mais un sourire différent du premier , plein de tendresse et de compassion . Cependant ,ce qui la terrifie en ce moment ce sont ses yeux ..Deux trous noirs, d’où elle ne distingue rien .Elle frémit , mais sourit à son tour…un geste de remerciement .. rien de plus . Et pourtant , cela a un effet de magie sur l’homme qui tressaillit sans qu’elle s’en aperçoive et s’approche davantage au point de la faire sentir son souffle brûlant cou- vrir son visage . Il tend vers elle son long bras et la remet sur des jambes fléchies , puis la traîne vers la porte , laissant le passage libre à une autre silhouette qui file comme une flèche à l’intérieur .
Ouyoune se voit conduite entre les arbustes à travers le sentier sinueux jusqu’à une petite pente offrant une vue panoramique qui lui aurait énormément plu en d’autres circonstances ..
- Sidi.. où allons-nous comme ça.. je veux dire.. mon fils.. il a peut être besoin de moi..
- Ne crains rien.. elle aussi fera de son mieux pour que rien ne lui nécessite..
- Mais…
- Laissons les se rassasier l’un de l’autre.. du moins pour la dernière fois comme tu le souhaites.. hein ?
Tu ne veux pas que le seigneur guérisse ton cher fils ?
- Si.. mais.. je..ne sais quoi dire..
- Ne dis rien -ajoute-t-il avec une voix pareille à un sifflement de boa-à moins.. que.. tu n’aies pas con- fiance en cet humble serviteur.. n’est-ce pas cela.. ma chère… fille ?
Aussitôt ,il l’entoure de son bras osseux . Elle tente de s’en débarrasser timidement de crainte de le fâcher , mais l’autre bras l’immobilise et lui fait perdre son équilibre .. Elle sent le fardeau du corps long et osseux l’écraser et les petits cailloux du sentier lui trouer la peau..
- Non ..Sidi..non..- dit-elle essoufflée en s’agitant- ce n’est pas convenable en présence du seigneur…
- Au contraire.. puisque le seigneur , lui-même le bénit .
Sans savoir comment elle a eu tant de force physique , elle se voit debout , mal coiffée ,tandis que
l’autre dégringole une petite pente . Alors une fureur enragée la saisit , et se met à courir vers l’édifice.
Elle s’arrête au seuil n’osant pas entrer . Des murmures lui parviennent de l’intérieur . Elle se mord les lèvres et regarde derrière elle. L’autre ne tarde pas à la rejoindre . Il passe devant elle sans même regar der de son côté . Cela la réconforte .
Le temps s’écoule et lui paraît une éternité . Elle s’étend , épuisée sur un tapis moisi et part dans un sommeil profond mais troublé ...Elle se voit dans les bras de sa sœur qui mène une vie prospère et de ses proches qui tentent l’impossible pour faire durer cette prospérité . C’est , pour elle un moment de soulagement .. Elle se plaint , sanglote ,soupire , éclate de rire…Et dans son sommeil , le sourire lui
revient enfin et il paraît que quelques instants de détente lui ont rendu son charme auquel , jadis , on faisait éloge et qui ne lui causèrent , hélas , que des ennuis .
Le crépuscule s’étend à l’horizon , et le sentier sinueux se vide peu à peu , tandis que le petit édifice reprend son calme et sa sérénité . Un étrange climat règne dans cette nuit alourdie par tant de souffrance ,de négligence et de solitude..« Que d’âmes malheureuses se rendent sans la moindre préoc-
cupation ! – murmure-t-elle en mordant ses lèvres au points de les faire saigner -J’ai l’impression que rien n’est banal que cette âme qui , déçue dans ce monde, se voit impatiente de le quitter sans aucun re gret , cherchant refuge ailleurs. »
Elle demeure assise ,contemplant le vide qui s’étale devant ses yeux . Elle perçoit de temps en temps quelque gémissement qui vient déchirer le voile du silence puis, instinctivement ,elle va cares - ser cette figure enfantine tant aimée , quoiqu’elle lui rappelle le moment le plus dur , le masque le plus atroce jamais vu de sa vie .
Ouyoune va céder au sommeil lorsqu’elle entend des pas s’approcher . Son cœur se crispe d’an- goisse car elle sait très bien que nul ne peut venir en ce moment tardif troubler ce calme « si ce n’est ...
Cette maudite de ma bru . »
Elle est sur le point de se lever pour la chasser « comme une sale chienne qu’elle est »,lorsque la silhouette de l’homme à la gandoura blanche l’arrête d’un signe de son doigt en souriant .Cela la rassu re tellement qu’elle consent à quitter la chambre sans hésiter .
Dans cette nuit douce d’automne , tout va se décider… « Pour moi ,c’est une nuit de triomphe . J’ai assez souffert et vécu toutes sortes d’humiliation et de déception ; et maintenant , vient le moment où j’ai enfin le droit de vivre tranquille.. » Elle entrouvre la petite fenêtre donnant sur la vallée éten - due à l’infini.. « Ce sont les cloches de ma revanche qui sonnent , du moins dans mon cœur.. dans mon corps.. dans mon âme… Les autres doivent avaler cette amertume dont je n’oublierai jamais le goût . »
Elle recule quelques pas en brandissant son poing , lorsque l’ombre de l’homme à la gandoura se dresse devant elle, pareil à un sapin . Ses lèvres fines continuent de dessiner le sourire..mais un sourire différent du premier , plein de tendresse et de compassion . Cependant ,ce qui la terrifie en ce moment ce sont ses yeux ..Deux trous noirs, d’où elle ne distingue rien .Elle frémit , mais sourit à son tour…un geste de remerciement .. rien de plus . Et pourtant , cela a un effet de magie sur l’homme qui tressaillit sans qu’elle s’en aperçoive et s’approche davantage au point de la faire sentir son souffle brûlant cou- vrir son visage . Il tend vers elle son long bras et la remet sur des jambes fléchies , puis la traîne vers la porte , laissant le passage libre à une autre silhouette qui file comme une flèche à l’intérieur .
Ouyoune se voit conduite entre les arbustes à travers le sentier sinueux jusqu’à une petite pente offrant une vue panoramique qui lui aurait énormément plu en d’autres circonstances ..
- Sidi.. où allons-nous comme ça.. je veux dire.. mon fils.. il a peut être besoin de moi..
- Ne crains rien.. elle aussi fera de son mieux pour que rien ne lui nécessite..
- Mais…
- Laissons les se rassasier l’un de l’autre.. du moins pour la dernière fois comme tu le souhaites.. hein ?
Tu ne veux pas que le seigneur guérisse ton cher fils ?
- Si.. mais.. je..ne sais quoi dire..
- Ne dis rien -ajoute-t-il avec une voix pareille à un sifflement de boa-à moins.. que.. tu n’aies pas con- fiance en cet humble serviteur.. n’est-ce pas cela.. ma chère… fille ?
Aussitôt ,il l’entoure de son bras osseux . Elle tente de s’en débarrasser timidement de crainte de le fâcher , mais l’autre bras l’immobilise et lui fait perdre son équilibre .. Elle sent le fardeau du corps long et osseux l’écraser et les petits cailloux du sentier lui trouer la peau..
- Non ..Sidi..non..- dit-elle essoufflée en s’agitant- ce n’est pas convenable en présence du seigneur…
- Au contraire.. puisque le seigneur , lui-même le bénit .
Sans savoir comment elle a eu tant de force physique , elle se voit debout , mal coiffée ,tandis que
l’autre dégringole une petite pente . Alors une fureur enragée la saisit , et se met à courir vers l’édifice.
Elle s’arrête au seuil n’osant pas entrer . Des murmures lui parviennent de l’intérieur . Elle se mord les lèvres et regarde derrière elle. L’autre ne tarde pas à la rejoindre . Il passe devant elle sans même regar der de son côté . Cela la réconforte .
Le temps s’écoule et lui paraît une éternité . Elle s’étend , épuisée sur un tapis moisi et part dans un sommeil profond mais troublé ...Elle se voit dans les bras de sa sœur qui mène une vie prospère et de ses proches qui tentent l’impossible pour faire durer cette prospérité . C’est , pour elle un moment de soulagement .. Elle se plaint , sanglote ,soupire , éclate de rire…Et dans son sommeil , le sourire lui
revient enfin et il paraît que quelques instants de détente lui ont rendu son charme auquel , jadis , on faisait éloge et qui ne lui causèrent , hélas , que des ennuis .
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