الموضوع: L'attente - 1-2-3
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قديم 30 / 01 / 2008, 24 : 03 PM   رقم المشاركة : [3]
رشيد الميموني
أديب وقاص ومترجم أدبي ويعمل في هيئة التدريس -عضو الهيئة الإدارية / مشرف عام على المنتديات والأقسام / نائب رئيس رابطة نور الأدب


 الصورة الرمزية رشيد الميموني
 





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اصدار المنتدى: المغرب

رد: Oasis de prose

L'attente - 3</B>



Agressée par les étrangers , abandonnée par les proches , elle s’est repliée , isolée , trempée dans la honte et la peur . A maintes reprises , elle voulut se redresser , renaître et mener une vie nouvelle di- gne de son passé glorieux… en vain . Et lorsque : « ..étrangère chez moi, seule et impuissante dans un monde agressif , j’ai tenté de créer l’espoir , en m’attachant à une créature que j’ai eue à mon insu ,.. » son rêve s’effondra devant sa grande stupéfaction . Aussi , se livra –t-elle aux larmes en se contentant d’attendre , mais avec une persévérance de plus en plus acharnée .
Des pas sur le seuil la réveillent . Deux paires d’yeux la contemplent en silence.. un silence gla- cial . Elle frotte ses paupières rougies par tant de nuits d’insomnie puis se met debout et regarde tour à tour sa bru et l’homme à la gandoura .Elle distingue un léger sourire sur leurs lèvres mais son esprit na vigue ailleurs .
Après quelques instants de silence et de regards pleins de défi , les deux silhouettes lui laissent le chemin libre en s’engageant dans le sentier . Elle les suit des yeux jusqu’à ce qu’ils disparaissent entre les arbustes , puis , après avoir marmonné quelques injures , elle se tourne vers la porte en soupirant .
« - Mère !... » Elle sursaute et se précipite à l’intérieur en faillant trébucher . Elle tend la main vers une bouteille d’eau sacrée , croyant qu’il a soif , mais l’autre lui fait signe de s’asseoir..
- Mère.. laisse ça… j’ai à te dire .
Il paraît épuisé , voire même à bout de force … Elle veut l’empêcher de parler , mais devant son insistance , elle ne peut qu’y consentir et prêter l’oreille , insouciante de ce qu’il va lui confier . Elle le contemple en admirant son visage enfantin , tandis que ses doigts peignent ses longs cheveux blonds ...
Et à mesure que les mots se poursuivent , entrecoupés , accompagnés d’un halètement lamentable sur des lèvres asséchées, les doigts de la jeune femme se crispent en s’arrêtant de remuer , ses yeux s’écar-
quillent ,sa peau a la chair de poule ,tandis qu’un froid glacial couvre son corps..ou plutôt son cadavre. Les mots de l’infirme se transforment en coups de fouet déchirant son coeur , tordant sa gorge , l’étouf fant à mort…
« - Maintenant , Mère… aide moi…à… m’asseoir ..et donne moi… à boire … »
Elle se lève , recule , s’agrippe à une chaîne pendante du plafond , puis , se dirige lentement vers

la porte ; mais avant de sortir , elle s’arrête et parvient à murmurer :
- Après tout ce qu’on t’a fait ?.. tu veux ...mais oui.. tu m’as tuée.. vous m’avez assassinée , criminels !
- Mère – reprend l’autre en râlant – s’il te plaît… j’étouffe .
Mais la mère est déjà dehors , balbutiant , grognant , gesticulant . Les feuilles sèches et fanées que l’automne parsème partout , et qui semblent se moquer de son revers et de sa honte , crissent sous ses pas . Des pas fléchis , machinaux et lourds .Elle marche sans se retourner , ni répondre aux appels sup- pliants de plus en plus affaiblis . Cependant , elle ne peut s’empêcher de regarder du côté haut du sen- tier .C’est comme un instinct . Bientôt ,des rires lui parviennent , poignardant son cœur ,enfonçant da- vantage ses plaies.
Les yeux secs , les poings crispées , les lèvres pincées , la gorge raidie , Ouyoune poursuit son che min sans se rendre compte qu’elle se dirige vers la falaise . Elle s’arrête . La mer s’étale devant elle , houleuse , menaçante ... « Bâtard ! Ingrat ! J’ai tout sacrifié pour toi . Je n’ai pas voulu t’abandonner au moment où tout autre femme t’aurait jeté sans pitié ni le moindre regret dans les égouts…Ai-je tant souffert pour que tu me dises , avec insolence , que tu aimes encore cette ordure , qu’après tout , c’est ton épouse légale -mon œil !-et que , Dieu pitié , elle est enceinte ?..Puisse le plus haut vous couvre de malédiction…tous…sans exception ! »
Les vagues s’élancent au pied de la falaise , déchaînées , furieuses avec un bourdonnement dont la malheureuse Ouyoune perçoit un appel qui la fait tressaillir . Elle secoue la tête et recule quelques pas en murmurant : « Non.. Ils ne méritent pas ce sacrifice ..Ils ont voulu gâcher ma vie..m’anéantir… Eh bien , ils seront déçus...la pitié ? Non…car , après tout , la vie de cet infirme ne peut engendrer que des bâtards comme lui , des assassins pareils aux autres , et des vermines telles que sa maudite femme .. C’est de mon devoir ,désormais , de délivrer le monde de ces monstres …
Je ne regrette rien pour toi , le sais-tu ?
Mais je regrette mon cœur fidèle , ému .
Oui , mon cœur que tu n’as point connu.
Ceux qui avaient connu Ouyoune , ne l’ont plus revue . Rares ceux qui se souviennent maintenant d’elle , de ses beaux yeux , de sa peau éblouissante et de ses seins irrigant les assoiffés de leur orangea de exquise . On dirait qu’elle leur manque énormément ,et que son existence leur procurait le soulage- ment et l’espoir malgré la vie étrange et humiliée qu’elle menait . Ainsi , sa disparition les plonge tous,
même ceux qui ne l’avaient jamais connue , dans l’inquiétude et l’angoisse…L’on regrette maintenant de l’avoir enviée , tourmentée et abandonnée …
Or , du désespoir naît l’espoir d’une vie meilleure ?... Nombreux sont les repentis qui prophéti - sent de sa réapparition et assurent qu’elle va ressusciter , et que ce sera à l’aube d’une nuit de pleine lune ,sur la côte où l’on doit attendre, à tour de rôle le retour triomphal de « Ouyoune » , la sirène .
Reviens telle que tu es , claire..
Qu’importe , ou averse .
Qu’advient-il donc de ma vie si tu n’y es plus ?

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